La France compte plus de 65 000 apiculteurs, dont 80 % sont propriétaires de moins d’une dizaine de ruches. Ainsi, l'apiculture est surtout pratiquée par des amateurs, qui font de l’élevage des abeilles un passe-temps prétexte pour obtenir quelques pots de miel. Mais avant tout, l'apiculture est une passion qui regroupe des curieux et des amoureux de la nature. Mais l’on ne s’improvise pas apiculteur pour autant. Car une réflexion et un apprentissage doivent précéder l’acquisition de ruches. Si vous souhaitez devenir apiculteur amateur, cet article est fait pour vous.
Qu’est ce que l’apiculture ?
Les premiers apiculteurs étaient égyptiens et ont domestiqué les abeilles de la vallée du Nil, il y a environ 4500 ans. Ils considéraient le miel comme une nourriture sacrée. Depuis cette époque, l’apiculture s’est développée tout autour de la Méditerranée. Puis a gagné toutes les régions du monde.
Au cours de l’Histoire, divers types de ruches ont été inventées pour apprivoiser Apis mellifera, nom scientifique donné à l’abeille mellifère. En Europe, ces insectes sociaux ont été élevés au Moyen-Âge dans des ruches en paille ou dans des troncs évidés. Puis au XIXème siècle, les premières ruches à cadres - comme nous les connaissons encore - sont apparues. L’apiculture moderne est née.
L’apiculture moderne est apparue grâce à l’étude scientifique des abeilles
Comment élever des abeilles ?
À l’état sauvage, les abeilles sont des insectes qui bâtissent leur nid dans les cavités des arbres. Les essaims sont donc à la recherche d’abris pour construire leurs rayons de cire. Les apiculteurs proposent aux abeilles des ruches, comme alternative à ces troncs creux. Ainsi protégées des intempéries, ces hyménoptères vont s’installer et emmagasiner de grandes quantités de miel.
L’élevage des abeilles consiste à imiter la nature et à respecter le cycle naturel des colonies. Car l’abeille n’est pas une espèce totalement domestiquée. Si elle est mal traitée, l’essaim n’hésite pas à s’évader, laissant une ruche vide.
L’apiculteur doit choisir le bon type de ruche parmi plusieurs modèles : Dadant, Langstroth, Warré, Voirnot,... Le choix d’une ruche est pris en tenant compte du climat et du type d’apiculture que l’on souhaite pratiquer. Les aficionados de l’apiculture naturelle apprécient particulièrement la ruche Warré. Car elle est simple dans sa conception et respecte les besoins des colonies en termes de place. Mais beaucoup de débutants se tournent vers la ruche Dadant, qui est communément utilisée en France.
L’apiculteur doit aussi trouver un bon emplacement pour installer son rucher, car les abeilles apprécient les zones abritées des vents froids et n’aiment pas l’humidité. Les ruches ne doivent pas poser de problème au voisinage et une réglementation impose des distances minimales à respecter. Ces distances sont déterminées par arrêté préfectoral, voire par arrêté communal. Ainsi les normes ne sont pas les mêmes d’un département à un autre. Si vous souhaitez installer des ruches dans votre jardin, renseignez-vous auprès de votre mairie, afin de ne pas commettre d’erreur.
Enfin, l’apiculteur doit prendre des précautions lorsqu’il se rend sur son rucher. Il doit porter une combinaison pour se protéger des piqûres. Bien que les abeilles ne soient pas agressives, elles défendent instinctivement leur nid contre tous les intrus. Pour les calmer, l’apiculteur doit employer un enfumoir. La fumée calme les abeilles et permet à l’apiculteur d’ouvrir les ruches et de travailler sereinement.
Pourquoi pratiquer l’apiculture de loisir ?
L’apiculture est une passion qui trouve ses origines dans des motivations diverses. Tout d’abord le monde des abeilles est fascinant à observer. On découvre toujours quelque chose de nouveau à l’ouverture d’une ruche, comme le développement des larves, que l’on nomme aussi le couvain, qui va varier en fonction de la saison. On peut alors partager ses observations avec ses enfants ou avec des amis.
En pratiquant l’apiculture, on s’engage aussi dans la préservation de l’environnement. Les abeilles sont des insectes pollinisateurs qui visitent de nombreuses fleurs et permettent aux plantes de se reproduire et de former leurs graines. Certaines cultures ont besoin des abeilles pour maintenir leurs rendements. C’est le cas des cultures maraîchères et fruitières.
Les butineuses permettent la fécondation des fleurs en déposant du pollen
Les abeilles mellifères sont en danger de disparition. L’emploi des insecticides en agriculture intensive pose des problèmes dans de nombreuses régions. L’urbanisation et les aménagements du territoire perturbent les écosystèmes et les abeilles ne retrouvent pas suffisamment de plantes nectarifères pour se nourrir. Elles souffrent alors de malnutrition et de famine. Elles ont également beaucoup de difficulté à trouver des abris pour y installer des colonies. Car les vieux arbres - dont les troncs sont souvent creux - sont coupés par mesure de sécurité.
L’apiculture est donc une action de protection des abeilles mellifères. Et il est probable que sans les apiculteurs, les abeilles seraient beaucoup plus rares. Certaines associations se sont constituées pour élever les abeilles les plus menacées. C’est le cas des conservatoires de l’abeille noire, race que l’on trouve naturellement en France et en Belgique.
Comment bien se former à l’apiculture ?
L’apiculture est une activité accessible au plus grand nombre. Le matériel est facile à trouver et des commerces spécialisés vendent des ruches, des combinaisons, des enfumoirs et tout le matériel nécessaire depuis des boutiques en ligne. La réglementation française est favorable à la pratique de l’apiculture de loisir. Et l’on peut installer des ruches pratiquement n’importe où. À titre d’exemple, la ville de Paris compte pas moins de 2000 ruches déclarées.
Mais l’apiculture présente aussi des risques, car les abeilles qui se sentent menacées peuvent piquer en grand nombre. La visite du rucher peut devenir un cauchemar pour celui qui ne sait pas comment s’y prendre avec les abeilles. Il est donc indispensable de bien se former avant d’acquérir sa première ruche.
Qu’est ce qu’une bonne formation apicole ?
Une bonne formation apicole doit comporter un volet théorique et un volet pratique. Les abeilles sont des insectes à la biologie complexe. Il faut donc suivre des enseignements auprès d’experts pour comprendre le rythme de la colonie au fil des saisons et ses modes de reproduction. L’apiculteur pourra alors maîtriser l’essaimage et préparer au mieux l’hivernage.
L’apiculture repose aussi sur des gestes maîtrisés et sur du self-control. On doit apprendre à ouvrir une ruche et à utiliser correctement l’enfumoir. Puis à manipuler les cadres sans écraser les abeilles et sans blesser ou tuer la reine. Il faut aussi ne pas avoir peur de recevoir quelques piqûres. Pour cela, il est nécessaire d’être guidé par un apiculteur expérimenté.
Des formations pratiques et théoriques sont proposées au sein de ruchers écoles. Ces structures - pour la plupart associatives - se retrouvent partout en France, en Belgique et en Suisse. Il est fort probable qu’un rucher école se trouve à proximité de chez vous. Nous vous conseillons de vous y rendre pour vous former. Mais sachez que les stages d’apiculture rencontrent beaucoup de succès. Il faut parfois s’inscrire une année à l’avance pour obtenir une place.
Quel est l’intérêt d’une formation à distance ?
L’apiculture s’apprend sur le terrain, les mains dans les ruches comme l’affirment les professionnels. Mais le volet théorique peut s’acquérir par la lecture comme par l’enseignement à distance. Cette dernière modalité est particulièrement adaptée à l’apiculture. Et plusieurs formations en français permettent de se préparer depuis chez soi.
Une formation à distance à l’apiculture est une bonne préparation avant d’intégrer un rucher école. Elle permet de progresser plus vite et de mieux profiter des enseignements pratiques. L’école en ligne IDLWT propose une formation par visioconférences qui aborde les principaux aspects de l’abeille : santé apicole, extraction du miel, élevage des reines,...
Pour résumer
L’apiculture peut se pratiquer aussi bien à la campagne qu’en zone urbanisée. On peut même placer des ruches sur le toit d’un immeuble si l’on s’entoure de suffisamment de précautions et si l’on surveille constamment l’évolution des colonies d’abeilles.
Pour devenir apiculteurs amateurs et prendre correctement soin de ses ruches, il faut :
- Se former correctement à l’apiculture (en rucher école et pourquoi pas en ligne)
- Choisir le bon emplacement pour créer son rucher
- Respecter la réglementation en vigueur dans son département et sa commune
- Acquérir un type de ruche adaptée à ses objectifs
J'espère que ce court article vous aura donné l’envie de vous lancer en apiculture. Je vous remercie pour votre lecture. À bientôt.