Aujourd'hui, les marques de fast fashion produisent environ 52 "micro-saisons" par an. Ce qui signifie au moins une nouvelle "collection" chaque semaine. Cela à malheureusement un impact indéniable sur l'environnement. Mais également un impact social dans les pays où ces vêtements sont fabriqués.
Toutefois, avec l'industrie de la mode mise à genoux par la pandémie de coronavirus. Ainsi que l'idéologie "acheter moins, acheter mieux" pronnée par la génération Z (celle des 18 à 24 ans) on pourrait voir le début de la fin de la mode rapide,
La fast fashion c'est quoi ?
L'industrie de la fast fashion peut être définie comme une mode vestimentaire bon marché et tendance, qui reprend les idées des défilés ou de la culture des célébrités. Elle transforme ces vêtements en produits accessibles à tous dans les grandes enseignes que nous connaissons tous. La conception des vêtements passe rapidement de l'idée au prototype. Ensuite à la production de masse et à la disponibilité pour le consommateur.
De cette façon, les marques sont capables de très vite renouveler les collections proposés. Plusieurs fois par saison, voire même parfois plusieurs fois par mois. Grâce à des matériaux de faible qualité et une main d'oeuvre bon marché afin d'offrir au public des styles peu coûteux.
Les principales marques de fast fashion
Nombre des détaillants que nous connaissons aujourd'hui comme des grands acteurs de la mode éphémère, comme Zara ou H&M, ont commencé comme de plus petits magasins en Europe vers les années 1950. Techniquement, H&M est le plus ancien des géants de la fast fashion. Le magasin ouvert sous le nom de Hennes en Suède en 1947, s'est étendu à Londres en 1976, et enfin aux États-Unis en 2000.
Ce n'est pourtant que lorsque Zara a débarqué à New York au début des années 1990 que les gens ont entendu pour la première fois le terme "fast fashion". Ce terme a été inventé par le New York Times pour décrire la façon de faire de Zara. Elle consiste à ne mettre que 15 jours pour qu'un vêtement passe du stade de la conception à celui de la vente en magasin.
Parmi les autres acteurs de l'industrie figurent également UNIQLO, GAP, Primark et TopShop, mais si ces marques étaient autrefois considérées comme des concurrents extrêmement bon marché. Aujourd'hui des alternatives encore plus rapides et moins chères existent, comme Missguided, Forever 21, Zaful, Boohoo et Fashion Nova.
Quel est l'impact environnemental de la fast fashion ?
L'impact de la Fast Fashion sur la planète est énorme. La pression exercée pour réduire les coûts et accélérer les temps de production signifie que les aspects environnementaux sont plus susceptibles d'être négligés. L'impact négatif de la mode rapide comprend notamment le recours à des colorants textiles toxiques et bon marché. Cela fait de l'industrie de la mode le deuxième plus grand pollueur d'eau propre au monde après l'agriculture. C'est pour cette raison que Greenpeace, par le biais de ses campagnes de détoxification de la mode, fait pression sur les marques. Depuis des années afin qu'elles retirent les produits chimiques dangereux de leurs chaînes d'approvisionnement.
Les textiles bon marché augmentent considérablement les effets néfastes de la mode éphémère. Le polyester, l'un des tissus les plus populaires est dérivé de combustibles fossiles, il contribue donc au réchauffement climatique. D'autre part, le polyester peut perdre des microfibres lorsqu'il est lavé. Ces fibres s'ajoutent en conséquence à la quantité croissante de plastique dans nos océans.
De la même manière, les tissus naturels sont également susceptibles de poser un problème à l'échelle que la demande de la fast fashion exige. Le coton conventionnel nécessite par exemple d'énormes quantités d'eau et de pesticides. Le résultat ce sont des risques de sécheresse et une énorme pression sur les bassins hydrographiques. Ainsi qu'une concurrence pour l'accès aux ressources entre les entreprises privés et les communautés locales.
La rapidité et la demande constante de la mode rapide implique également une pression croissante sur d'autres sujets de préoccupation environnementale. Sujets tels que la déforestation, la biodiversité ou encore la qualité des sols.
Quelles sont ses conséquences sociales ?
L'industrie de la mode a un impact sur les ouvriers du textile. Ces ouvriers sont obligés de travailler dans des environnements dangereux, pour de faibles salaires et sans droits humains fondamentaux.
En aval de la chaîne d'approvisionnement aussi. Les agriculteurs qui utilisent des produits chimiques toxiques sont eux susceptibles de souffrir des effets dévastateurs sur leur santé physique et mentale.
Les animaux ne sont pas épargnés par cette industrie. Les colorants toxiques qui sont libérés dans les cours d'eau et les microfibres qui sont ingérées par la vie marine ont également un impact sur la faune. En outre, l'utilisation de produits d'origine animale tels que le cuir et la fourrure mettent en danger le bien-être animal.
Enfin, la fast fashion peut avoir un impact sur les consommateurs. En effet, cette industrie encourage la culture du "jetable". En cause à la fois de l'obsolescence des produits et de la vitesse à laquelle les nouvelles tendances sont produites. La fast fashion veut de cette façon nous faire croire que nous devons faire toujours plus de shopping pour être à la mode. Ce qui peut provoquer chez certains, un constant sentiment de besoin et d'insatisfaction.
Comment lutter contre la fast fashion ?
La célèbre designer britannique Vivienne Westwood, dans une interview en direct, a parlé du capitalisme et de la nécessité de changer notre comportement en matière de consommation. Elle estime qu'il est important d'aborder les problématiques éthiques et environnementales liées à l'industrie du luxe. À l'occasion de cette interview, elle a prononcé ces sages paroles, aujourd'hui devenues célèbres:
"Achetez moins, choississez bien, faites en sorte que ça dure."
En tant que consommateurs, nous pouvons minimiser notre consommation en recyclant, en partageant ou alors en empruntant nos vêtements. Les associations caritatives sont un endroit parfait pour acheter, donner ses vêtements ou découvrir des joyaux cachés. Ce sont en effet des lieux privilégiés pour se procurer des vêtements vintage et uniques.
À ce jour, une variété croissante de marques modifient leur production et leurs matériaux utilisés pour adopter un modèle de mode plus éthique. L'aspect principal du modèle Slow Fashion consiste à éviter les tendances. En effet, la mode lente est basée sur les deux collections traditionnelles par an.
Enfin, de plus en plus de marques fonctionnent à contre courant et lancent des produits écoresponsables. C'est le cas par exemple de Dailylama qui en plus de proposer des bijoux en pierres naturelles de fabrication artisanale, s'engage également à reverser à une association locale, un partie de ses bénéfices.
Est-ce qu'on se dirige vers une mode durable ?
Les deux géants de la mode rapide Zara et le groupe suédois H&M, ont été ébranlés par la crise. La pandémie a eu un impact très significatif sur leurs ventes. Alors que plus de la moitié de ses magasins étaient fermés, H&M a vu par exemple, ses ventes chuter de 46 %.
Au même temps, la prise de conscience globale amène aujourd’hui une partie des consommateurs à acheter moins souvent des produits qui durent plus longtemps. Ce modèle économique s'essouffle-t-il ? Il devra sans aucun doute évoluer.
Si les habitudes de la génération Z sont adoptées par l'ensemble de la population. On pourrait bientôt avoir une évolution vers des consommateurs avec une "garde-robe partagée". Comprenant des articles loués et d'autres achetés d'occasion.